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Devant la stèle d’Itxassou, les abertzale revendiquent la pleine souveraineté du Pays Basque

aberri eguna itsas

La déclaration de l'Aberri Eguna a été lue par quatre militants de différentes générations. (© Nahia GARAT)

Six décennies après la création du mouvement Enbata, 60 hommes et femmes de différents secteurs et zones du Pays Basque Nord ont rendu publique une déclaration lors de l'Aberri Eguna célébrée à Itxassou.

Lors du lancement du processus de réflexion du mouvement abertzale en Pays Basque Nord, Bagira, ses promoteurs avaient fixé comme date clé l'Aberri Eguna 2023. Une célébration de la patrie basque qui s’étale sur deux jours cette année, les 8 et 9 avril, avec de nombreux moments forts. Dimanche 9 avril, à Itxassou, a eu lieu la mobilisation centrale, autour de la stèle commémorant la naissance, il y a 60 ans du mouvement Enbata.

La manifestation qui a parcouru les rues de la commune du Labourd, du fronton au quartier Elizalde, a été particulièrement colorée cette année. Les symboles des différents mouvements qui composent l'abertzalisme aujourd'hui ont donné du relief au cortège, alors que des musiciens l'ont animé. Environ 1 500 personnes l'ont rejoint à la fin de la matinée. Une fois arrivées à la stèle, les manifestants ont pris connaissance de la déclaration de l'Aberri Eguna.

Grazi Etchebéhère, Thibault Godin, Gexan Alfaro et Irantzu Idoate, quatre militants, quatre générations, ont lu la déclaration intitulée « Izan ginen, bagira, izango gira » (nous avons été, nous sommes, nous serons, en basque). Avec eux, 56 autres hommes et femmes du Labourd, de Basse-Navarre et de Soule ont signé le document. Ils représentent l’histoire de l’abertzalisme tout au long de ces six décennies : élus, agriculteurs, acteurs économiques et de la culture, membres du mouvement féministe, journalistes et autres militants historiques. Parmi eux, se trouve l'auteur de pastorales, le souletin Jean-Louis Davant, une des personnes présentent lors du premier Aberri Eguna de 1963.

Dans le contexte d'un « monde instable » frappé par de multiples crises, le Pays Basque doit prendre sa place, déclarent les signataires qui revendiquent ainsi la souveraineté intégrale, pour « que les décisions [leur] reviennent sans aucune intervention et pour qu’[ils puissent] construire une société juste, solidaire, durable, féministe et euskaldun ».

« Le Pays Basque se structure et a une identité plus forte qu'il y a 60 ans »

Considérant que l’abertzalisme est « le présent et l’avenir de ce pays », les promoteurs de la journée estiment que ce patriotisme initie de véritables changements, crée des alternatives, génère de l’espoir et ouvre les perspectives sur un autre projet de société.

« Une grande victoire »

Le Pays Basque est vivant et est confronté à de nouveaux défis, affirme le texte, « avec de grandes opportunités d’obtenir davantage de souveraineté ». Sur cette voie, ils ont relevé l'importance de la contribution du mouvement abertzale au cours des six décennies. « Notre progression est impressionnante. Le Pays Basque était à l’agonie et avait besoin d’un nouvel élan », poursuit la déclaration.

Elle fait également allusion à la répression que les abertzale ont subie. « Face aux pouvoirs des États, nous avons tenu bon dans notre voie et c’est déjà là une grande victoire ». Ils ont évoqué les désaccords et les divisions du mouvement : « Reconnaissons ici que nous avons aussi connu des échecs ». Cela dit, « grâce à la volonté de tous », les abertzale de gauche se sont rassemblés pour impulser un travail en commun.

Malgré une photo d'une diversité exceptionnelle à Itxassou, l’Aberri Eguna n’est probablement pas complétement le reflet de ces efforts, puisque comme c'est souvent le cas, chaque famille politique se distingue des autres en cette journée particulière pour les abertzale. Le PNV (droite) s’est retrouvé à Bilbo, EH Bildu (gauche) à Iruñea et Jardun (gauche) à Gernika, alors que Gazte Koordinadora Sozialista (GKS, gauche) a célébré cette journée le samedi, à Saint-Etienne-de-Baïgorry. Le même jour, un rassemblement transpartisan a tout de même eu lieu à Donostia, à l’initiative d’Euskal Herria Batera.

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